Carta anterior: 132 |
Carta 133 |
Carta Siguiente: 134 |
MINISTERIO DE INSTRUCCIÓN PÚBLICA
Y DE BELLAS ARTES
GABINETE Y SECRETARÍA
Parí, 24 de abril de 1879
Seré siempre, mi querido Maestro, una víctima de los ministerios. Hace ocho
horas que quiero escribirle y no he podido encontrar media hora para hacerlo.
Tengo aquí unas relaciones muy agradables con Charmes, mi jefe; estamos
casi al mismo nivel; él me ha conseguido un bonito despacho. Pero le
pertenezco; el descarga sobre mí la mitad de su trabajo; yo funciono y escribo
de la mañana a la noche; soy un autómata obediente del timbre y, en resumen,
no tendré más libertad que en la Marina. Las relaciones son cordiales, es la
única ventaja; y el servicio es mucho menos aburrido. Y, al respecto de mi
pequeña obra, Charmes me decía: « Decididamente, hace falta que le dejemos
tiempo para trabar y, esté tranquilo, ¡que nosotros se lo dejaremos!» ¡Ah!
¡bien! sí... Yo le soy útil y él abusa. Es siempre así por otra parte. He
querido hacerme ver bien por él y lo he logrado en exceso. En cuanto a su
asunto1, le he dicho que le ofrecerían 5000 francos, y usted los
recibirá: pero ¿sabe cuanto tiempo hace falta para el menor trámite?. Y este
caso es considerable, ya que modifica completamente todo el sistema de la
pensiones para repartirlas más equitativamente. Hay 600 hombres de letras que
reciben una pensión. En este número, hay muchos que no tienen necesidad en
absoluto y que ganan o poseen de 8000 a 10000 francos por año, y será
necesario suprimirle lo que se les da: pero comprenda que la cosa es delicada y
no puede hacerse en un día. Para usted, es un asunto decidido: como para
Leconte de Lisle, que tenía 1600 francos y al que se van a dar 2000 francos.
Charmes me lo ha dicho formalmente. Pero, naturalmente, no se hará mientras el
trabajo en conjunto no esté terminado. ¿Que dice usted de Zola? A mí me
parece que está absolutamente loco. ¿Ha leído su artículo sobre Hugo? Su
artículo sobre los poetas contemporáneos y su folleto La República y la
Literatura. ¡¡¡ «La República será naturalista o no existirá.» - «Yo no
soy más que un sabio.» !!! (¡Ni más ni menos! Qué modestia.) - «La
encuesta social. El documento humano. La serie de fórmulas.» Se verá ahora
sobre los lomos de los libros: « Gran novela sobre la fórmula naturalista.»
¡¡¡ Yo no soy más que un sabio !!! ¡¡¡ Esto es piramidal !!! Y no
bromea...
Usted no ha recibido el nuevo libro de Hennique,
porque no se lo ha enviado a nadie. Es una novela que ha escrito en dieciocho
años para el diario El Ordre y que Dentu le había comprado. Él no la muestra.
La señora Pasca (que quede entre nosotros) ha
estado a punto de morir de pena tras su ruptura con Ricard, y puede estar
seguro que no representará mi obra en casa de la princesa Mathilde. No tiene
otra cosa en la cabeza que su desesperación amorosa. En el nombre de Dios,
¡que tontas son las mujeres!
Zola me ha encargado que le diga que lo espera
con impaciencia para ofrecerle la cena que le ha prometido por la quincuagésima
edición de L'Assommoir. Espera que usted estará aquí en lo primeros días de
mayo, porque el cuenta con irse inmediatamente después. Ha demorado su marcha
por esto. Los Charpentier descienden a unas profundidades de estupidez
prodigiosas. La mujer es todavía más asombrosa que el marido.
Yo le espero con impaciencia. Me aburro. Estoy
levemente enfermo: la sangre circula mal y los médicos no pueden más que
repetir su eterna frase: « ¡Del ejercicio, culpa del ejercicio ! » No
tengo tiempo para trabajar, lo que me vuelve muy gruñón.
Adiós, mi querido Maestro, un abrazo filial.
A usted.
GUY DE MAUPASSANT2
1 Ver la carta N° 128.
2 Cf. respuesta de Flaubert, Correspondance (éd.
Conard, tomo VIII N° 1845).
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
Paris, ce mercredi [4 février 1879].
MINISTÈRE
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS
CABINET ET SECRÉTARIAT
Paris, le 24 avril 1879.
Je serai toujours, mon cher Maître, une victime des ministères. Voici huit
jours que je veux vous écrire, et je n'ai pas pu trouver une demi-heure pour le
faire. J'ai ici des rapports très agréables avec Charmes, mon chef ; nous
sommes presque sur un pied d'égalité ; il m'a fait donner un très beau bureau.
Mais je lui appartiens ; il se décharge sur moi de la moitié de sa besogne ;
je marche et j'écris du matin au soir ; je suis une chose obéissant à la
sonnette électrique et, en résumé, je n'aurai pas plus de liberté qu'à la
Marine. Les relations sont douces, c'est là le seul avantage ; et le service
est beaucoup moins ennuyeux. Et, le soir de ma petite pièce, Charmes me disait
: « Décidément, il faut que nous vous laissions du temps pour travailler et,
soyez tranquille, nous vous en laisserons ! » Ah ! bien ! oui... Je lui suis
utile, et il en abuse. C'est toujours ainsi du reste. J'ai voulu me faire bien
voir de lui et j'ai trop réussi. Quant à votre affaire1, je vous ai dit qu'on
vous offrirait 5000 francs, et on vous les offrira : mais vous savez combien il
faut de temps poux la moindre chose. Et celle-ci est considérable, puisqu'on
modifie complètement tout le système des pensions pour les répartir plus
équitablement. Il y a 600 hommes de lettres qui reçoivent une pension. Dans ce
nombre, il y en a beaucoup qui n'en ont nullement besoin et qui gagnent ou
possèdent de 8000 à 10000 francs par an, il faut leur supprimer ce qu'on leur
donne : mais vous comprenez que la chose est délicate et ne peut se faire en un
jour. Pour vous, c'est une affaire décidée : ainsi que pour Leconte de Lisle,
qui avait 1600 francs et à qui on va donner 2000 francs. Charmes me l'a
formellement annoncé. Mais, naturellement, ce ne sera fait que lorsque le
travail d'ensemble sera terminé. Que dites-vous de Zola ? Moi, je le trouve
absolument fou. Avez-vous lu son article sur Hugo ? Son article sur les poètes
contemporains et sa brochure La République et la Littérature. « La
République sera naturaliste ou elle ne sera pas. » - « Je ne suis qu'un
savant. » !!! (Rien que cela ! Quelle modestie.) - « L'enquête sociale."
- Le document humain. La série des formules. On verra maintenant sur le dos des
livres : « Grand roman selon la formule naturaliste. » Je ne suis qu'un savant
!!!! Cela est pyramidal !!! Et on ne rit pas...
Vous n'avez pas reçu le nouveau livre d'Hennique,
parce qu'il ne l'a envoyé à personne. C'est un roman qu'il a écrit à dix-huit
ans pour le journal L'Ordre et que Dentu lui avait acheté. Il ne le montre pas.
Mme Pasca (ceci entre nous) a failli mourir de
chagrin de sa rupture avec Ricard, et vous pouvez être assuré qu'elle ne
jouera pas ma pièce chez la princesse Mathilde. Elle n'a pas autre chose en
tête que son désespoir d'amour. Nom de Dieu que les femmes sont bêtes !
Zola m'a chargé de vous dire qu'il vous
attendait avec impatience pour donner le dîner qu'il a promis pour la 50e
édition de L'Assommoir. Il espère que vous serez ici dans les tout premiers
jours de mai, parce qu'il compte partir immédiatement après. Il a retardé son
départ pour cela. Les Charpentier descendent dans des profondeurs de stupidité
prodigieuses. La femme est encore plus étonnante que l'homme.
Je vous attends avec impatience. Je m'embête. Je
suis un peu souffrant : le sang circule mal et les médecins ne peuvent que
répéter leur éternelle phrase : « De l'exercice faites de l'exercice ! » Je
n'ai que le temps de travailler, ce qui me rend fort grincheux.
Adieu, mon cher Maître, je vous embrasse
filialement.
A vous,
GUY DE MAUPASSANT2
1 Voir supra la lettre N° 128.
2 Cf. réponse de Flaubert, Correspondance (éd. Conard, tome VIII N° 1845).
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/