A Victor Havard

Guy de Maupassant

Carta 363
A VICTOR HAVARD
(original en francés)

Cannes, Villa Mon Plaisir,
Bulevar de Alsace
[Recibida el 24 de noviembre de 1884]

      Mi querido editor y amigo,
      ¿Ha recibido mi última carta, donde le pedía unos cuento de Yvette y donde le advertía que había suscrito una letra de cambio de 500 francos sobre usted a 15 de enero? Esta letra, junto a la de 200 firmada en su casa, hacen una suma total de 700. Constato en este país el mal trato de las librerías respecto de usted.
      1º A lo largo de la linea de Lyon, en todas las grandes estaciones, los ejemplares de Yvette han sido vendidos. Y la editorial Hachette no ha enviado más, mientras que se ve por todas partes les Soeurs Rondoli.
      2º En Marsella, les Soeurs Rondoli están por todas partes exhibidas, en ninguna parte Yvette. En Nice igual, en Cannes otro tanto, excepto en la casa Vial. Hablé con unos libreros de la ciudad.
      En Cannes, la vendedora de la estación ha vendido el primer día sus ejemplares de Yvette y me ha parecido sorprendida de que no se le enviaran más, como se había hecho con las Rondoli.
      Iré a París dentro de doce días, pero por poco tiempo.
      Le estrecho cordialmente la mano.

GUY DE MAUPASSANT

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant

A VICTOR HAVARD

Cannes, Villa Mon Plaisir,
Boulevard d'Alsace.
[Reçue le 24 novembre 1884.]

      Mon cher éditeur et ami,
      Avez-vous reçu ma dernière lettre, où je vous demandais des nouvelles d'Yvette et où je vous prévenais que j'avais tiré une traite de 500 francs sur vous au 15 janvier ? Cette traite, jointe à celle de 200 signée chez vous, fait une somme totale de 700.
      Je constate dans ce pays le mauvais vouloir des libraires à votre égard.
      1° Tout au long de la ligne de Lyon, dans toutes les grandes gares, les exemplaires d'Yvette ont été vendus. Et la maison Hachette n'en a pas envoyé, alors qu'on voit partout les Sœurs Rondoli.
      2° A Marseille, les Sœurs Rondoli sont partout en montre, nulle part Yvette. A Nice de même, à Cannes de même, sauf chez Vial. Je parle des librairies de la ville.
      A Cannes, la marchande de la gare a vendu le premier jour ses exemplaires d'Yvette et elle m'a paru fort surprise qu'on ne lui en eût pas envoyé d'autres, comme on en avait fait pour Rondoli.
      Je viendrai à Paris dans une dizaine de jours, mais pour fort peu de temps.
       Je vous serre bien cordialement la main.

GUY DE MAUPASSANT

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