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Plombières, 5 de agosto de 1890.
Mi querida madre,
Tengo bien poca cosa que decirte, y voy
únicamente a darte mis novedades. Son buenas; serían mejores sin la humedad de
este aire que mantiene mis neuralgias de la nuca y de los ojos. El médico lo
reconoce; tal vez haya atrapado este tipo de neuralgia de cuello en Cannes este
invierno, pues allí son frecuentes; pero ante los excelentes resultados de
Plombières en mi estómago y sobre mi salud en general, está convencido que el
resultado final del tratamiento será perfecto cuando vaya a buscar un clima
más seco. Me ha prohibido tajantemente el Mediterráneo en este momento, pues
cree que tengo ante todo una enfermedad nerviosa. Iré entonces sin duda a los
Pirineos, a menos que no acabe simplemente mi verano en París o tenga, en mi
domicilio seco y claro todo lo que necesite tener para mi salud.
He recibido una carta del Sr. Seren,
manifestándome en efecto unas reticencias, unas atisbos de dificultades. Le he
respondido de un modo claro y firme. He escrito de la misma manera a la Sra. de
Maëyer, diciéndole que si su respuesto no me es favorable, iba a partir para
Biarritz al que prefiero a Niza, pues esta estación está frecuentada todo el
año. Añado que se me ofrece allí una casa muy ventajosa. Concluyo ofreciendo
una pequeña suma para la previsión de los trabajos a realizar.
Tengo un miedo terrible de que tu insistencia en
quedar en Niza todo el verano no produzca en tu salud unos efectos deplorables.
Yo abandonaré Plombières hacia mitad de la próxima semana, pero ya te lo
haré saber.
¿Te han alquilado los Roseaux? ¿Han pagado los
Picards? Sobre todo avísame un poco por adelantado cuando tengas necesidad de
dinero pues no llevo grandes cantidades conmigo.
Voy a enviarte todavía un montón de
periódicos; pero no favorecen gran cosa a la venta que casi no marcha a pesar
del gran éxito de ese libro. Eso se debe a que la Revue des Deux Mondes
me ha restado como compradores a todas las personas de la buena sociedad de
París, y en provincias, en todas las ciudades, el mundo oficial, el mundo de
los profesores y de los magistrados. Según la opinión de Ollendorff y de los
mayoristas de librerías, de 25 a 30 mil compradores al menos. Eso ha tenido
otros resultados ventajosos como la introducción en públicos diferentes. Pero
es una pérdida. Acabo de retocar, incluso de rehacer toda mi pequeña pieza en
un acto - antaño en dos actos bajo el título: La Paix du Foyer1
. Ahora me parece perfecta y no dudo de su éxito cuando encuentre una ocasión
favorable para hacerla representar. He tomado como título una réplica de la
mujer. Hela aquí:
Un Duel au Canif
Es en efecto un duelo a navaja entre ella y
su marido. Es hablando de él únicamente, cuando ella emplea esta palabra,
claro; pero el público la aplica a ambos.
Adiós, mi querida madre, te abrazo mil veces con
todo mi corazón. Abraza a Simone si ella está cerca de tí, y envío todos mis
cumplidos afectuosos a Marie-Thérèse.
Tu hijo,
GUY
Hace diez años que debería haber venido aquí.
1 Título definitivo: La Paix du Ménage.
Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant
Plombières, 5 août 1890.
Ma bien chère mère,
J'ai bien peu de chose à te dire, et je vais
seulement te donner de mes nouvelles. Elles sont bonnes ; elles seraient
meilleures sans l'humidité de cet air qui entretient mes névralgies de la
nuque et des yeux. Le médecin le reconnaît ; soit que j'ai attrapé ce genre
de névralgie du cou à Cannes cet hiver, car elles y sont fréquentes ; mais
devant les résultats excellents de Plombières sur mon estomac et sur la santé
générale, il est convaincu que le résultat consécutif du traitement sera
parfait quand j'irai le chercher dans un climat plus sec. Il m'interdit
absolument la Méditerranée en ce moment, car il croit que j'ai avant tout une
maladie nerveuse. J'irai donc sans doute dans les Pyrénées, à moins que je ne
finisse tout simplement mon été à Paris où j'ai, dans mon logis sec et clair
tout ce dont j'ai besoin pour ma santé.
J'ai reçu une lettre de M. Seren, contenant en
effet des réticences, des graines de difficultés. Je lui ai répondu d'une
façon nette et ferme. J'ai écrit de la même façon à Mme de Maëyer, en leur
disant, que si leur réponse ne m'est pas favorable, j'allais partir pour
Biarritz que je préfère à Nice, car cette station est fréquentée toute
l'année. J'ajoute qu'on m'y propose une maison très avantageuse. Je conclus en
offrant une petite somme pour la prévision plus forte des travaux à faire.
J'ai une peur terrible que ta persistance à
rester à Nice tout l'été n'amène encore dans ta santé des accidents
déplorables. Je quitterai Plombières vers le milieu de la semaine prochaine,
mais je te le ferai savoir.
A-t-on loué les Roseaux ? Les Picards ont-ils
payé ? Surtout préviens-moi un peu à l'avance quand tu auras besoin d'argent
car je n'emporte pas de grosses sommes avec moi.
Je vais t'envoyer encore un tas de journaux ;
mais cela ne sert plus à grand chose la vente ne marche presque pas malgré le
gros succès de ce livre. Cela tient à ce que la Revue des Deux Mondes m'a
enlevé comme acheteurs tous les gens du monde de Paris, et en Province dans
toutes les villes, le monde officiel, le monde des professeurs et des
magistrats. Soit, de l'avis d'Ollendorff et des commissionnaires en librairie,
25 à 30 mille acheteurs au moins. Ça a eu d'autres résultats avantageux comme
pénétration en des publics différents. Mais c'est une perte. Je viens de
retoucher, même de refaire toute ma petite pièce en un acte - autrefois en
deux actes sous le titre : La Paix du Foyer1. Je la crois maintenant parfaite et
je ne doute pas du succès quand je trouverai une occasion très favorable de la
faire jouer. J'ai pris comme titre une réplique de la femme. Le voici :
Un Duel au Canif
C'est en effet un duel au canif entre elle et son
mari. C'est en parlant de lui seul qu'elle emploie ce mot bien entendu ; mais le
public l'applique aux deux.
Adieu, ma bien chère mère, je t'embrasse mille
fois de tout mon cœur. J'embrasse Simone, si elle est près de toi, et j'envoie
tous mes compliments affectueux à Marie-Thérèse.
Ton fils,
GUY
Il y a dix ans que j'aurais dû venir ici.
1 Titre définitif : La Paix du Ménage.
Puesto en formato html por Thierry Selva: http://maupassant.free.fr/