Carta anterior: 639

Guy de Maupassant

 Carta 640
A SU MADRE
(original en francés)

Laure de Maupassant Carta siguiente: 641

    [Fragmento]

Étretat, agosto de 1890.

      Mi querida madre,
      ... La región que acabo de visitar1 es una de las más bellas que se puede ver. Unos inmensos valles, encerrados entre montañas de gigantestcos bosques de pinos y de hayas. A lo largo de todas esas pendientes hay inumerables fuentes, torrentes, riachuelos. Al fondo de todos esos valles, unos lagos.
      En definitiva, agua, agua, más agua que discurre, que cae, que se desliza, que se arrastra; cascadas, ríos bajo la hierba, bajo los más bellos musgos que haya visto, agua, por todas partes agua, una humedad fría, penetrante, ligera, además el aire es vivificante, estando la región a mucha altura.
      He tenido unos dolores de reumatismo, pero mi estómago está mucho mejor al cabo de cuatro días.
      Mis piernas se han vuelto elásticas, aunque sufro calambres en las manos y en los hombros.
      Hoy, apenas llegando a Étretat, he recaido de una jaqueca, de debilidad y de ansiedad nerviosa. El trabajo me resulta absolutamente imposible. Desde que he escrito diez líneas no sé ya lo que hago, mi pensamiento huye como el agua de una cisterna. El viento aquí no cesa y no permito nunca apagar el fuego. Me gustaría que el jardín público que se va a hacer enfrente, me permita vender esta casa.
      ...
      Adiós, mi querida madre, te abrazo de todo corazón.

      Tu hijo,
      GUY

      1 Gérardmer

Traducción de José M. Ramos González para http://www.iesxunqueira1.com/maupassant


A SA MÈRE     

[Fragment]

Étretat, août 1890.

      Ma bien chère mère,
      ... Le pays que je viens de visiter1 est un des plus beaux qu'on puisse voir. Des vallées immenses, enfermées en des montagnes portant de gigantesques forêts de pins et de hêtres. Le long de toutes ces pentes, d'innombrables sources, torrents, ruisseaux. Au fond de toutes ces vallées, des lacs.
      En somme, de l'eau, de l'eau, encore de l'eau qui court, qui tombe, qui glisse, qui rampe ; des cascades, des rivières sous l'herbe, sous les mousses les plus belles que j'ai vues, de l'eau , partout de l'eau, une humidité froide, pénétrante, légère, car l'air est vif, le pays étant fort élevé.
      J'ai eu des douleurs de rhumatisme, mais mon estomac allait bien mieux au bout de quatre jours.
      Mes jambes étaient redevenues élastiques, bien que je souffrisse de crampes dans les mains et dans les épaules.
      Aujourd'hui, à peine revenu à Étretat, je suis repris de migraine, de faiblesse et d'impatience nerveuses. Le travail m'est absolument impossible. Dès que j'ai écrit dix lignes je ne sais plus du tout ce que je fais, ma pensée fuit comme l'eau d'une écumoire. Le vent ici ne cesse pas et je ne laisse jamais éteindre mon feu. Je voudrais bien que le jardin public qu'on va faire contre moi me. permît de vendre cette maison.
      . . . . . . . . . .
      Adieu, ma bien chère mère, je t'embrasse de tout mon cœur.

      Ton fils,
      GUY

      1 Gérardmer.

Puesto en formato html por Thierry Selva:  http://maupassant.free.fr/